En 2024, l’humanité a traversé une année électorale d’une ampleur inédite, avec plus de 80 pays – soit la moitié de la population mondiale – convoqués aux urnes. Dans ce contexte qualifié de « super année » par les Nations Unies, l’Afrique s’est particulièrement distinguée. Les appréhensions sur d’éventuels troubles politiques, dans le sillage des dynamiques sahéliennes, ont été largement déjouées, laissant place à une démonstration éclatante de maturité démocratique.
Le Sénégal a spectaculairement consolidé son statut de pilier de la démocratie en Afrique de l'Ouest. Avec un taux de participation dépassant les 70 %, les débats électoraux ont porté sur des enjeux essentiels tels que l’emploi des jeunes, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les inégalités, reflétant une campagne ancrée dans les aspirations des citoyens. L’implication proactive de la société civile sénégalaise a été un élément déterminant. Des initiatives comme celle du Collectif des Citoyens pour la Transparence Électorale ont assuré un suivi rigoureux du processus, renforçant la confiance publique. Et, malgré les manœuvres du président sortant visant à éliminer de la course certains candidats, les institutions ont tenu bon avec le triomphe électoral Bassirou Diomaye Faye.
Au Botswana, la démocratie s’épanouit depuis des décennies, et 2024 n’a pas dérogé à cette règle. Les élections générales se sont déroulées sans accroc. Le Botswana continue de prouver que la stabilité et la résilience institutionnelle ne sont pas de simples idéaux, mais des réalités concrètes. Ce qui distingue particulièrement cette nation cette année, c’est l’utilisation avant-gardiste de plateformes numériques pour garantir la transparence du vote. Ces outils permettent un suivi en temps réel des opérations électorales. Le Ghana, qui a organisé des élections législatives et locales, a également brillé par sa capacité à intégrer des voix diverses dans le débat politique. La campagne a été marquée par un fort accent sur l’inclusion des femmes et des jeunes dans les structures de gouvernance, et l’introduction de tribunaux électoraux temporaires pour résoudre rapidement les litiges a également permis de préserver la fluidité du processus démocratique.
Au-delà de ces exemples phares, plusieurs pays confrontés à des défis importants ont démontré une détermination à avancer sur la voie démocratique. En République démocratique du Congo, l’élection présidentielle a été tenue malgré un contexte sécuritaire tendu. Les élections ont aussi eu lieu pacifiquement au Somaliland, au Togo, en Afrique du Sud, au Rwanda, en Éthiopie, en Tunisie, en Algérie, en Mauritanie et aux Comores. Seules ombres au tableau, le Mozambique a connu des troubles à la proclamations des résultats, avec la répression des forces de l’ordre qui a fait plusieurs dizaines de victimes, et le Soudan du Sud a reporté les élections, marquant la fin de la transition de deux ans.
L’année 2024 symbolise une renaissance démocratique pour l’Afrique, mettant en lumière sa capacité à innover et à surmonter les obstacles. Des taux de participation élevés, une implication accrue des jeunes et des femmes, ainsi qu’une utilisation des technologies électorales ont permis de renforcer la confiance et la transparence dans les processus électoraux. L’Afrique ne se distingue plus uniquement par ses défis, mais par sa résilience. Ce tournant démocratique offre une source d’inspiration pour les élections futures et la construction d’un avenir plus stable, inclusif et prospère à travers tout le continent.
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