Sous l'impulsion du nouveau président kényan, William Ruto et de l'Union africaine, le tout premier sommet africain du climat aura lieu du 4 au 6 septembre 2023 à Nairobi. Une vingtaine de dirigeants d'Afrique et d'ailleurs, participeront à cet évènement. Ce sera l'occasion d'une réflexion sur les opportunités dont peut se saisir de manière concertée le continent africain, afin de répondre aux défis du changement climatique. Le projet est ambitieux, car il met en avant la capacité des Etats africains à se mobiliser dans l'urgence, mais aussi les ressources dont dispose l'Afrique pour activer une croissance verte avec des solutions africaines, tout en tirant profit du juteux marché des capitaux.
Aujourd'hui, bien que l'Afrique avec une contribution marginale, supporte le fardeau le plus lourd du dérèglement climatique, pour plusieurs responsables africains, le continent ne doit plus apparaître comme une victime. L'heure est venue de prendre des initiatives et montrer en quoi l'Afrique peut être la solution, elle qui dispose du potentiel d'énergies renouvelables le plus important de la planète, de forêts, de mangroves, de terres arables inexploitées, et de matières premières. Des atouts qui non seulement permettent de répondre au développement d'une région ayant un retard en électrification, et de générer des emplois dans une période de forte progression démographique, mais aussi d'assurer à l'heure de la transition énergétique, de l'hydrogène ainsi que les batteries électriques dont a besoin le marché mondial.
Cependant, il convient de garder en tête que le succès de ces rencontres ne se fera qu'à la condition de surmonter des obstacles considérables, dont le plus important reste financier. Les financements verts en direction de l'Afrique demeurent très faibles (autour de 3%) et ils sont même en baisse selon BloombergNEF, or c'est de l'argent dont a le plus besoin le continent africain, et il tend à perdre confiance. Les 100 milliards de dollars promis aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique ne sont jamais arrivés comme prévus. Cette fois, sur des bases différentes, l'Afrique à la possibilité d'attirer des investissements en offrant des opportunités de qualité. Avec l'essor spectaculaire de la finance verte, le marché du carbone lui permet de valoriser ses forêts qui sont des puits carbone. L'Afrique a l'occasion de négocier un prix incitatif et des conditions sérieuses et justes, permettant à la fois d'avoir accès rapidement à des ressources financières, et de mesurer l'impact, tant sur la préservation des espaces que le soutien aux communautés locales. En 2010, le cabinet McKinsey titrait: "l'heure des lions: l'Afrique à l'aube d'une croissance pérenne". La transformation annoncée n'avait pas suivi, mais à l'ère d'une nouvelle révolution énergétique, l'Afrique saura-t-elle saisir cette opportunité, elle qui dispose de tous les atouts et qui y a tout intérêt ?
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